ÉLÉMENTS BIOGRAPHIQUES ET BIBLIOGRAPHIQUES

Copyright © Patrick Émile Carraud, 2003 

Jules BARBEY D'AUREVILLY


BIOGRAPHIE :

(1808 - 1889)
Né à Saint-Sauveur-le-Vicomte le 2 novembre 1808. Mort à Paris le 23 avril 1889.
Romancier. Poète. Journaliste. Polémiste. Et dandy.

Jules Barbey naît dans une famille noble (son père avait été anobli). Par sa mère il serait un descendant naturel du roi Louis XV. Sa famille, le milieu royaliste, chrétien, austère, très vieille France, dans lequel il grandit lui vaudra de connaître des personnages hors du commun qui serviront de modèles à certains de ses personnages littéraires.

Durant son adolescence il vit quelques temps à Valognes ; où il rencontre d'anciens chouans (plus tard il exaltera le souvenir de la chouannerie dans Le Chevalier Des Touches, entre autres écrits).

En 1827 il se rend à Paris où il suit les cours du collège Stanilas. Ses humanités terminées, bachelier, il revient en 1829 dans sa Normandie natale et s'installe à Caen où il étudie le droit.

À Caen il fait la connaissance d'un libraire, Trebutien, avec qui il se lie d'amitié. Avec cet ami il fonde une revue, très éphémère. En réaction à l'ambiance familiale pesante qu'il eût à connaître dans sa jeunesse il se veut alors libéral et républicain.

Après sa thèse il revient à Paris. Un oncle lui fournit sous la forme d'une rente des revenus suffisant pour mener une existence relativement oisive. Il voyage alors beaucoup.

Après quatre ans de pérégrination il est de retour à Paris. Il n'est plus républicain. Et il prend le nom de d'Aurevilly (celui de son oncle), qu'il ajoute au sien.

Il méne une vie mondaine, de dandy 1 (jamais il ne se départira de son dandysme), appréciant les femmes, et que les femmes apprécient grandement. Et il lit énormément.

Il débute une carrière de critique littéraire. Il écrit dans Le Globe, Les Débats, Le Constitutionnel, La Revue de Paris… En 1841 il publie un premier roman : L'Amour impossible.

La vie désordonnée, sans contrainte, sans rigueur qu'il méne le conduit à goûter sans mesure l'alcool, et la drogue (opium). Il s'ensuit pour lui de graves problèmes de santé. C'est là son chemin de Damas ! Jules Barbey d'Aurevilly victime d'une sérieuse crise de conscience devient un catholique intransigeant et ultramontain (papiste), et un monarchiste des plus radicaux (absolutiste).

Il fonde une nouvelle revue : Revue du monde catholique, qui ne durera guère non plus, et dans laquelle il n'épargnera personne, et surtout pas les catholiques libéraux et tolérants !

Mais son catholicisme est de façade. Ses emballements sont d'un récent converti, d'une foi toute d'affectation, et immature. Une amie sincère de Barbey d'Aurevilly, madame la baronne Rafin de Beuglon, s'attachera à développer en lui un catholicisme, un christianisme plus profond.

Jules Barbey d'Aurevilly connut un certain succès de son vivant. C'était un homme au comportement quelque peu provocateur, un dandy, un original, dont certains textes, taxés de sadisme, ou d'immoralité, firent scandale.

Comme son ami Léon Bloy il se montra un grand défenseur, un champion du catholicisme ! Mais ni Bloy, ni Barbey d'Aurevilly n'étaient des dévots mièvres très respectueux des dix commandements.

Si Barbey d'Aurevilly, tout comme Bloy, semblait un catholique fervent, et intransigeant, il n'en était pas moins un esprit relativement libre ; et cultivait les paradoxes.

Ainsi avait-il promis à sa maîtresse, la baronne de Beuglon, que le fils de celle-ci hériterait des droits de son œuvre ; mais il promit à la nouvelle maîtresse qu'il connût ensuite, mademoiselle Read, plus jeune que la précédente, et beaucoup plus jeune que lui, évidemment, qu'elle en serait, elle, la légataire.

À l'heure de sa mort il n'avait pas encore résolu le problème.

Et autour de son lit, alors qu'il se mourait, l'on débattit vivement de la chose. Sâr Peladan, un autre mystique d'un genre particulier, qui jugeait la demoiselle Read hérétique, soutenait la cause de madame de Beuglon. Bloy s'en mêla. Et prit bien sûr le partie de la jeune amie de son vieil ami !

« M. Barbey d'Aurevilly est un superbe sans ambition et sans timidité qui, d'un geste bienveillant de sa cravache armoriée, écarte de lui bourgeois et princes, parce que les uns et les autres manquent désormais de cette distinction dont il ne saurait se passer et que les plus naïfs mendiants du bon Dieu montrent encore quelquefois dans leur guenilles. » 2

 

BIBLIOGRAPHIE :

Quelques titres : Léa (nouvelle — 1832), Amour et Haine (poèmes politiques — 1833), La Bague d'Annibal (1843), Du Dandysme et de Georges Brummel (1843), Une Vieille maîtresse (1851), L'Ensorcelée (1854), Les Prophètes du passé (1857), Le Chevalier Des Touches (1864), Un Prêtre marié (1865), Les Diaboliques 3 (nouvelles — 1874), Histoire sans nom (1882), Les Ridicules du temps (1883), Ce qui ne meurt pas (1884), Les Œuvres et les Hommes (en quinze volumes — 1865-1895)…


• 1 —

Dandy : Homme élégant, qui associe au raffinement vestimentaire une affectation d'esprit et d'impertinence. Définition donnée par le Larousse encyclopédique (GARNIER, Yves (dir.). Nouveau Larousse encyclopédique - Dictionnaire en 2 volumes. Paris : Larousse / VUEF, 2003 (Larousse, 1994 pour la première édition). Volume 1 : de la p. 1 à la p. 870. Volume 2 : de la p. 871 à la p. 1701. Volume 1, p. 426, col. 4).

« J'ai parfois, dans ma vie, été bien malheureux, mais je n'ai jamais quitté mes gants blancs ». Jules Barbey d'Aurevilly. Cité par Michel Mourre, in Dictionnaire encyclopédique de la littérature française, collection Bouquins, éditons Robert Laffont, 1997, 1999.

• 2 —

Léon Bloy. Cité (en note de l'excellent, en ce qui concerne plus particulièrement le dernier et long paragraphe, article biographique de Michel Mourre sur Jules Barbey d'Aurevilly) in Dictionnaire encyclopédique de la littérature française, collection Bouquins, éditons Robert Laffont, 1997, 1999.

• 3 —

« L'auteur de ceci, qui croit au diable et à ses influences dans le monde, n'en rit pas et il ne les raconte aux âmes pures que pour mieux les épouvanter ». J. Barbey d'Aurevilly, in Préface de Les Diaboliques.



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