ÉLÉMENTS BIOGRAPHIQUES ET BIBLIOGRAPHIQUES

Copyright © Patrick Émile Carraud, 2003 

Xavier FORNERET


BIOGRAPHIE :

(1809 - 1884)
Né à Beaune le 16 août 1809. Mort à Beaune le 7 juillet 1884.
Romancier. Nouvelliste. Dramaturge. Poète. Et journaliste. Et violoniste, et compositeur.

Xavier Forneret, riche bourgeois bourguignon, que ses contemporains, ses concitoyens jugeait excentrique, produisit toute son œuvre à compte d'auteur ; ses pièces de théâtre furent montées également sur ses deniers, et tout ceci sans rencontrer un grand succès. Néanmoins le lisait-on, un peu, à Paris : on pouvait en effet parfois trouver ses livres sur les quais.

Non seulement ses ouvrages qui ne connurent pas un tirage important, non seulement ses pièces qui ne connurent pas le succès, mais l'étrangeté même de son œuvre, jugée généralement inégale et souvent très peu appréciée, ne pouvaient porter Xavier Forneret au pinacle de la littérature française, ou simplement le conduire à une grande notoriété.

Toutefois il écrivit quelques textes de grande qualité, qui lui valurent d'être remarqué de son vivant (dans Le Figaro du 29 juillet 1859 Charles Monselet, dans un long article intitulé Le Roman d'un provincial, expliquait ce qui faisait l'originalité de l'œuvre de Forneret, et qualifiait déjà Le Diamant de l'herbe de chef-d'œuvre).

Plus tard, presque un siècle plus tard ! Forneret fut tiré des limbes où il était tombé par les surréalistes qui découvrirent en lui un précurseur. En octobre 1927 en effet, fut publiée dans La Révolution surréaliste une nouvelle de Forneret, Et la lune donnait, et la rosée tombait, avec une présentation de A. Breton, P. Eluard et G. Hugnet. Quelques mois après, en mars 1928, toujours dans La Révolution surréaliste paraissaient une collection d'aphorismes 1 de Forneret. Une dizaine d'année plus tard (1937), la revue Minotaure, publiait un article d'André Breton, où celui-ci confirmait, se faisant par là même l'écho de Monselet, la bonne opinion qu'il avait de Forneret. Puis André Breton, toujours lui, donna, en 1940, dans son Anthologie de l'humour noir des textes de Forneret (quelques aphorismes et une nouvelle intutilée Un Pauvre honteux).

Forneret quitta Beaune et s'intalla à Dijon en juin 1834. La même année il publia, à Paris, Deux destinées, un drame en cinq actes. En 1835 il publia deux autres pièces de théâtre, Vingt-trois, trente-cinq, et L'Homme noir. En 1836 il fit paraître à Dijon un conte : Rien, puis un autre : Et la lune donnait, et la rosée tombait, l'un des meilleurs de sa production. Cette année-là il fit donner au théâtre de Dijon sa pièce Vingt-trois, trente-cinq.

Le 10 mars 1837 il fit donner, à Dijon, son drame L'homme noir. La pièce fut sifflée par le public. Dès avril Forneret s'établit à Paris où il publia, en 1838, des recueils d'aphorismes, de poésies, de contes. En 1840 il publia le recueil intitulé Pièce de pièces, Temps perdu (la sœur aînée de Xavier Forneret, Marguerite-Appoline, était morte en 1829, à Paris. En 1834 la mère de Forneret, quand prit fin la conscession provisoire de sépulture, fit rapatrier en Bourgogne les restes de sa fille ; et les conserva chez elle, dans un coffre, jusqu'en 1841. En 1841, des voleurs s'étant introduit dans son logement, forçant le coffre, y découvrirent les restes de l'infortunée. Forneret jugea sévèrement la profanation dont à ses yeux sa mère s'était montrée coupable. Cet incident lui inspira manifestement le court récit onirique, Un Rêve — C'est, par lequel débute Pièce de pièces, Temps perdu).

Forneret revint vivre à Beaune en 1842, après le décès de sa mère, contre qui il était en procès. Il s'opposa, sans succès, à l'exécution du testament désaventageux laissé par celle-ci. Il écrivit dans La Chronique de Bourgogne. Il participa à des concerts de bienfaisance en tant que violoniste, lui qui, autrefois, en 1830, avait joué du tambour, après la révolution de juillet (la révolution des Trois Glorieuses), dans le corps de musique de la Garde Nationale de Beaune. Il publiait, et faisait représenter ses pièces, à Beaune.

Il séjournait le plus souvent dans la demeure qu'il possèdait à Mimande. Il y vivait avec une jeune couturière originaire de Dijon, nommée Jeanne Sarrey. En 1846 surgirent des problèmes majeurs entre lui et cette femme. Jeanne Sarrey fut emprisonnée sous l'inculpation d'empoisonnement, mais en définitive relaxée… Dès l'année suivante Forneret vivait avec une jeune femme originaire de Beaune, Émilie Martin (cette femme lui donna deux fils, l'un en 1847, l'autre en 1851, qui décèderont respectivement en 1867 et 1868).

En 1848 (année révolutionnaire), en juin, et jusque fin décembre, Forneret se trouva à la tête d'un journal républicain, non extrémiste, Le Vrai Patriote ; qui resurgit temporairement en 1849, pour bientôt disparaître définitivement.

Forneret reprit ses publications, à Dijon, à Paris. Il fit également jouer des pièces de Théâtre. Certaines avec un certain succès (Mère et fille, donnée au Théâtre Monmartre, en 1855). En 1856, Forneret engagea une procèdure à l'encontre du directeur de L'Ambigu qui s'était engager à monter Mère et fille, sans jamais mettre la pièce à l'affiche, et ce malgré les fonds lui ayant été versés.

En 1858 Forneret publia Caressa, son premier et seul roman. Mère et fille fut à nouveau sur scène à Paris, puis en tournée en province, dans l'est de la france, à Beaune ! Forneret s'installa à nouveau à Paris.

En 1859 se réalisa pour Forneret une consécration, quelque peu illusoire, par l'article (mentionné plus haut) du reconnu Charles Monselet.

Forneret rédigea son testament en juillet 1870.

En 1875 il joua du violon lors d'un concert de bienfaisance en faveur des victimes des inondations survenues dans le Midi de la France. Une pianiste l'accompagnait. Cette pianiste, d'origine autrichienne, était sa maîtresse, sa concubine, Frédérique-Rosalie von Humbracht. En 1880 Forneret révisa sont testament en faveur de celle-ci.

En 1881, ses moyens s'amenuisant, Forneret fut contraint de vendre sa demeure de Mimande.

Il mourut à Beaune, le 7 juillet 1884.

 

BIBLIOGRAPHIE :

Quelques titres : Deux destinées (1834), Vingt-trois, trente-cinq (1835), L'Homme noir (1835), Rien (1836), Et la lune donnait, et la rosée tombait (1836), Sans titre, par un homme noir blanc de visage (1838), Vapeurs, ni vers ni prose (1838), Encore un an de Sans titre, par un homme noir blanc de visage (1840), Pièce de pièces, Temps perdu 2 (1840), Réflexions sur la peine de mort (1851), Voyage d'agrémenet de Beaune à Autun (1851), Lignes rimées (1853), Mère et fille (1855), L'Infanticide (1856), Caressa (1858)…


• 1 —

Citons l'un des plus célèbres des aphorismes de Xavier Forneret : Le sapin, dont on fait des cercueils, est un arbre toujours vert.

• 2 —

Pièce de pièces, Temps perdu : ce recueil comprend le texte le plus connu de Xavier Forneret, Le Diamant de l'herbe.


N.B. : Nous précisons que la biographie ci-dessus doit tout, ou presque, à la Préface et à la Chronologie fort documentées que nous avons trouvées en tête de l'anthologie, établie par Jacques Remi Daban, des Contes et récits de Xavier Forneret, parue aux éditions José Corti (collection romantique, n° 43, 1994).
Par ailleurs nous avons aussi appréciée la biographie concise, mais dense, du Dictionnaire des auteurs de l'anthologie Histoires d'aberrations (collection La Grande Anthologie du fantastique, de Jacques Goimard et Roland Stragliati, 1977) des éditions Presses Pocket.



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