ÉLÉMENTS BIOGRAPHIQUES ET BIBLIOGRAPHIQUES

Copyright © Patrick Émile Carraud, 2003 

Antoine GALLAND


BIOGRAPHIE :

(1646 - 1715)
Né à Rollot (près de Montdidier) le 6 avril 1646. Mort à Paris le 17 février 1715.

« M. Galland, professeur et lecteur royal en langues arabes et antiquaire du roi. », traducteur, philologue, épigraphiste, numismate, membre de l'Académie des Inscriptions en 1701, tint à partir de 1709 une chaire d'arabe au Collège royal. Il connaissait les principales langues du Proche-Orient ; outre l'arabe, le persan et le turc. Il collabora à la Bibliothèque orientale d'Herbelot, et rédigea, entre autre travaux, un commentaire du Coran. Auteur méconnu, Antoine Galland a écrit Les Mille et une nuits.

Il fit plusieurs longs séjours en orient. Il accompagna en ambassade à Constantinople d'abord le marquis de Nointel, entre 1670 et 1675, puis entre 1679 et 1688 le sieur de Guilleragues nommé par le roi Louis XIV ambassadeur auprès de la Sublime Porte. C'est au cours de ce séjour-ci en Orient qu'il entra en possession du manuscrit qui fut à l'origine de son impérissable chef-d'œuvre, Les Mille et une nuits. L'on peut d'ailleurs s'étonner que cette somme impressionnante de contes arabes ne soit pas plus connue sous le vocable de Contes de Galland, à l'image de certains autres recueils plus connus sous une appellation rappelant le nom de leurs compilateurs (par exemple, Contes de Grimm, ou Contes de Perrault). Mais Galland s'était toujours montré un travailleur acharné et modeste, et, logiquement, une fois créée, son œuvre, par son ampleur et sa qualité, a pu se suffire à elle-même.

Dans une annexe à son Siècle de Louis XIV, Voltaire consacre quelques lignes à Galland : « Galland (Antoine), né en Picardie en 1646. Il apprit à Constantinople les langues orientales, et traduisit une partie des contes arabes qu'on connaît sous le titre de Mille et une nuits ; il y mit beaucoup du sien. C'est un des livres les plus connus en Europe ; il est amusant pour toutes les nations. Mort en 1715. »

Dans sa traduction, dans son adaptation, dans l'œuvre de création à laquelle souvent il se livre en rédigeant Les Mille et une nuits, en effet Antoine Galland mit beaucoup du sien ! Galland lui-même a pu préciser : « Le traducteur se flatte que les personnes qui entendent l'arabe, et qui voudront prendre la peine de confronter l'original avec la copie, conviendront qu'il a fait voir les Arabes aux Français, avec toute la circonspection que demandait la délicatesse de notre langue et de notre temps. », et : « L'original est en arabe et je dis mis en français parce que ce n'est pas une version attachée précisément au texte, qui n'aurait pas fait plaisir aux lecteurs. C'est autant qu'il m'a été possible, l'arabe rendu en bon français, sans m'être attaché servilement aux mots arabes ».

« Si l'on avait le goût du paradoxe, on serait tenté de dire que la part de Galland aux Mille et une nuits est encore supérieure à celle de Boccace au Décaméron, puisque sans son chef-d'œuvre, une grande partie de ses sources serait sans doute effacée entièrement de notre mémoire, alors que la plupart de celles de Boccace n'en existeraient pas moins sous une forme imprimée. Mais, au fait, serait-ce là un paradoxe ? Laissons la parole, pour répondre à cette question et pour conclure ce chapitre, à un orientaliste de notre temps qui écrit en conclusion à une étude attentive des traductions des Mille et une nuits :

Galland était si profondément imprégné de l'esprit et de l'art de conter des Arabes, et si rompu à ses méthodes, qu'il était à même, sans rien perdre de sa fidélité, de créer lui-même un conte arabe à partir du canevas le plus mince, et qu'il était devenu lui-même un conteur arabe, exploit qui ne devait être pratiquement répété par aucun traducteur des Mille et une nuits. Non seulement l'art de conter de Galland se rencontre-il rarement chez un savant, mais sa version présente sans doute une plus grande affinité en profondeur avec les contes arabes que ne le font les autres versions, une de ces affinités sans laquelle toute traduction court risque d'être froide et mécanique, en dépit des meilleures intentions du traducteur. Le lecteur qui retourne aux Mille et une nuits de Galland remonte véritablement à la source. 1

1 C. Knipp , The Arabian Nights in England : Galland's Translation and its Successors, Journal of Arabic Litterature, V (1974), p. 54. » 1

 

BIBLIOGRAPHIE :

Quelques titres : Paroles remarquables, les bons mots et les maximes des Orientaux (1688), Les Mille et une nuits (1704 [tomes I à IV], 1705 [tomes V et VI], 1706 [tome VII], 1709 [tome VIII], 1712 [tome IX et X], 1717 [tomes XI et XII — posthumes]), Fables indiennes de Bidpaï et Lokman (1724 — posthume) ; mais aussi une traduction du Coran, un Dictionnaire de numismatique


• 1 —

Extrait de l'excellent ouvrage de Georges May intitulé Les Mille et une nuits d'Antoine Galland (éditeur : Presses Universitaires de France, 1986).


N.B. : Nous précisons que la biographie ci-dessus doit tout, ou presque, et notamment les citations faites de Voltaire, ou de Galland lui-même, à l'ouvrage de Georges May ci-dessus mentionné.


Portrait d'Antoine Galland (le nom du portraitiste nous est inconnu). Reproduction (détail) d'un frontispice de l'édition Bourdin des Mille et une nuits.

Reproduction (détail) d'une gravure tirée de l'édition Bourdin de « LES MILLE ET UNE NUITS »
(Ernest Bourdin et Cie, Paris, 1838), le célèbrissime ouvrage d'Antoine Galland.
Portrait d'Antoine Galland
(le nom de l'iillustrateur nous est inconnu).
Détail d'un frontispice de cette édition Bourdin des Mille et une nuits



HYPERLIEN VERS LA PAGE D'ACCUEIL

Copyright © Carraud-Baudry, 2001-2016 

HYPERLIEN VERS LE PLAN DU SITE