ÉLÉMENTS BIOGRAPHIQUES ET BIBLIOGRAPHIQUES

Copyright © Patrick Émile Carraud, 2003 

Charles LECONTE DE LISLE


BIOGRAPHIE :

(1818 - 1894)
Né à Saint-Paul, sur l'île Bourbon (de nos jours : l'île de La Réunion), le 22 octobre 1818. Mort près de Louveciennes, au hameau de Voisins, le 18 juillet 1894.
Poète. Journaliste. Traducteur (de textes anciens ; du grec vers le français). Dramaturge. Académicien français.

La famille de Charles Leconte de Lisle est d'origine bretonne. Le père de Charles Marie René Leconte (Leconte de Lisle est un pseudonyme), après avoir été médecin militaire, s'est fait planteur. La mère de Charles, Suzanne de Riscourt de Lanux, est issue de l'aristocratie de l'île Bourbon ; elle est apparentée au poète Évariste Désiré de Forges, vicomte de Parny (né lui-même à l'île Bourbon en 1753, et mort à Paris en 1814).

De 1822 à 1832 (ou 1837) la famille séjourne en France, à Nantes. Ensuite elle retourne à l'île Bourbon.

Il ne semble pas que Leconte de Lisle se montre alors un excellent écolier. Mais il lit beaucoup ; il lit notamment, qui l'impressionnent grandement, Les Orientales, de Victor Hugo. Avec l'un de ses amis de l'époque il fréquente un groupe de jeunes gens démocrates et libres penseurs. Il commence à écrire : Les Essais poétiques.

Son père, qui voulait faire de lui un homme d'affaires, un négociant ou un commerçant, le fit voyager, et découvrir les Indes, l'archipel de la Sonde. Mais, ne souhaitant pas se consacrer à une carrière commerciale, ayant conçu le projet de faire des études de droit, Charles Leconte de Lisle s'embarque le 11 mars 1837 pour la France.

Arrivé en France, où il est attendu par un cousin de son père, avoué et maire-adjoint de Dinan, il est envoyé à Rennes. Il ne peut s'inscrire à la faculté de droit, car il n'est pas bachelier ès lettres. En novembre 1838 il obtient son baccalauréat, s'inscrit à la faculté de droit, dont il suit les cours… jusqu'à l'été de 1839 ! En juillet il décide d'abandonner ses études de droit. Sa famille cesse de lui faire parvenir les subsides qu'il recevait jusque-là.

Il publie dans La Variété, une revue fondée par des étudiants rennais, quelques essais, un conte, des poèmes.

Bientôt dans le besoin, il se rapproche de sa famille. Et, en janvier 1841, passe son baccalauréat en droit. En 1842 il tente de fonder lui-même une revue, mais sans succès aucun. Le 12 juin 1843 il retourne à l'île Bourbon. En 1845, après deux ans de sinécure, il revient en France.

De 1845 à 1847 il collabore à La Démocratie pacifique, un journal fouriériste (socialiste), où un compatriote l'a introduit, et dans lequel il publie des contes et des articles politiques. Il publie aussi dans La Phalange, un mensuel, fouriériste également, des poèmes que l'on retrouvera ensuite dans son recueil intitulé Poèmes antiques.

En 1848, lors de la révolution, au nom d'un comité de jeunes créoles, il présente un manifeste réclamant l'abolition de l'esclavage. Il est envoyé à Dinan, en Bretagne, pour animer la campagne électorale. Il ne se montre pas un bon propagandiste, mais il participe aux événements, en s'exposant même, selon certains témoignages, sur les barricades. Ce qui lui vaut d'être incarcéré ; pendant deux jours.

En 1852 (il a déjà cessé de collaborer à La Démocratie pacifique, et à La Réforme — journal de Lamennais), il publie ses Poèmes antiques.

Son engagement politique, la nature de celui-ci en fait, ses idées abolitionnistes, ont provoqué une nouvelle brouille avec les siens : on lui a coupé les vivres une nouvelle fois. Il ne reçoit plus aucun subsides de l'île Bourbon. Leconte de Lisle ne bénéficie que de faibles ressources en donnant des cours particuliers, en jouant les nègres ou les pigistes. Il a recourt à l'emprunt même. Toutefois une petite pension octroyée par le Conseil général de l'île Bourbon lui sera versée de 1853 à 1868. Il fréquente Lacaussade, Laprade, Louise Collet, Flaubert… et commence à écrire pour La Revue de Paris, la Revue des Deux Mondes, la Revue française. En 1855 il publie Poèmes et Poésies.

En 1857, le 10 septembre, il se marie : il épouse Anne-Adélaïde Perray. Et il commence à écrire dès cette année 1857 dans la Revue contemporaine. En 1858 il publie ses Poésies complètes. Dès 1860 Leconte de Lisle commence à s'affirmer comme le chef de file d'une nouvelle école, dont les élèves seraient Heredia, Mallarmé, Sully Prudhomme, Villiers de l'Isle-Adam…

En 1861, il traduit des auteurs grecs de l'antiquité, il écrit des articles flatteurs sur l'œuvre de Baudelaire, qui fait sont éloge en retour. Il écrit dans la Revue européenne. En 1862 c'est la publication de Poésies barbares. En 1864 il écrit dans Le Nain jaune.

Sa mère et deux de ses sœurs sont à Paris, sans ressources, suite à la mort du chef de famille, décédé en 1856 sans leur rien laisser : il accepte une pension payée par l'empereur.

En 1866 c'est la parution du premier recueil du Parnasse contemporain, l'organe de son école. En 1867 il traduit l'Iliade, en 1868 l'Odyssée ; en 1869 il traduit Hésiode, et travaille au deuxième volume du Parnasse contemporain.

En 1870 il est décoré de la légion d'honneur. L'empire s'effondre : on apprend qu'il percevait une pension impérial (par sa provenance, et non par son montant), ce qui choque même ses amis, compte tenu des opinions qu'il affiche, et qui sont les siennes pourtant. Sous couvert de l'anonymat il publie un Catéchisme populaire républicain qui connaît un grand succès. En 1871 il se montre hostile à la Commune.

En 1872 il publie les Poèmes barbares. En 1874 il rencontre Victor Hugo, dont il avait lu alors qu'il était jeune Les Orientales, qui l'avaient fortement impressionné. En 1872, 1873 ou 1876, Leconte de Lisle est devenu « sous-bibliothécaire » au Sénat ce qui lui vaut des émoluments minces mais réguliers.

Le troisième recueil du Parnasse contemporain parait en 1876. En 1877 il traduit Sophocle, et tente, en vain, de se faire élire à l'Académie française. Il fait une nouvelle tentative en 1882 ; c'est un nouvel échec. Mais, maigre consolation, en 1883 le voilà officier de la Légion d'honneur. En 1884 il traduit Euripide, et publie Poèmes tragiques.

Le 11 février 1886 il est élu (au siège de Victor Hugo) à l'Académie française.

 

BIBLIOGRAPHIE :

Quelques titres : Poèmes antiques (1852), Poèmes barbares (1862), Histoire populaire de la Révolution française (1871), Histoire populaire du christianisme (1871), Les Érinyes (1872), Poèmes tragiques (1876), L'Apollonide (1888)…



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