ÉLÉMENTS BIOGRAPHIQUES ET BIBLIOGRAPHIQUES

Copyright © Patrick Émile Carraud, 2003 

Gustav NACHTIGAL (ou Gustave —)


BIOGRAPHIE :

(1834 - 1885)
Né à Eichstedt (près de Stendal, Brandebourg) le 23 février 1834. Mort en mer, sur le navire Die « Möwe » ( « La Mouette »), le 19 (ou le 20) avril 1885.
Médecin, militaire, explorateur, écrivain, diplomate.

Gustav Nachtigal est fils d'un pasteur luthérien qui meurt de phtisie à l'âge de 34 ans, en 1839.

En 1850 il est accueilli à Cologne par son oncle Dietrich Nachtigal. Gustav passe son baccalauréat en 1852. De 1852 à 1858 il suit des études de médecine à Berlin (Königlichen Friedrich-Wilhelms-Institut), Halle, Würzburg, Greifswald. Il se spécialise en ophtalmologie à Berlin. Il devient médecin militaire, dans l'armée prussienne. Bientôt il souffre de sérieux problèmes pulmonaires. Sa maladie s'aggrave : il doit supporter alors de violentes crises d'hémoptisie.

On lui recomande de se soustraire au climat allemand, préjudiciable à sa santé, et de se rendre en Afrique pour trouver un milieu plus propice à une guérison. Lui-même manquant des moyens nécessaires à un tel déplacement, son oncle Dietriech, commerçant aisé, financera son voyage et son séjour en Afrique du Nord.

Le 29 octobre 1862 Gustav Nachtigal quitte Cologne. Par le chemin de fer il gagne Marseille (via Bâle et Genève), prend le bateau pour l'Algérie. Le 5 novembre il parvient à Bône (Abana). Une fois sur place, une relation d'affaires de son oncle l'aide à s'établir.

Dans le courant de mai 1863 il quitte l'Algérie et s'établit à Tunis où il vit chichement encore de sa profession de médecin ; il dépend toujours des subsides alloués par son cher oncle Dietrich.

Des troubles graves secouent la Tunisie en 1864. Gustav Nachtigal sert en tant que médecin dans le camp du bey, qui triomphe de la révolte. Après les événements le bey nomme Nachtigal médecin en chef de sa flotte. Les finances du bey sont dans un état tel que Nachtigal ne perçoit que très irrégulièrement les émoluments afférents à cette fonction. Toutefois sa situation s'améliore, son nouveau statut l'y aidant sûrement, car il parvient à se forger une clientèle parmi les hauts fonctionnaires tunisiens et les diplomates.

Ses moyens lui permettent bientôt d'envisager une visite, ou un retour en terre allemande. Mais la guerre austro-prussienne de 1866 éclate. Nachtigal apprend qu'il est alors considéré comme déserteur par les autorités prusiennes. Cette difficulté ne pourra être résolue que par une longue et laborieuse correspondance avec lesdites autorités.

L'année suivante une épidémie de choléra le retient en Tunisie.

C'est le choléra qui, provoquant la fuite de tous les autres médecins en place à Tunis, lui vaut de devenir le médecin personnel du bey.

L'explorateur allemand Gerhard Rohlfs fait la connaissance de Nachtigal. Rohlfs propose que Nachtigal le remplace dans la mission éminemment politique consistant à convoyer jusqu'au Bornou les cadeaux que le roi de Prusse destine au sultan de ce lointain état musulman et indépendant, où quelques voyageurs allemands (Barth, Vogel, Beurmann, Rohlfs) reçurent fort bon accueil. Pour le compte du roi de Prusse Guillaume Ier, Gustav Nachtigal, à la tête d'une petite caravane transportant entre autre un magnifique fauteuil au bois doré, au velours rouge, des horloges, un harmonium, part de Tripoli, en février 1869. Après maintes péripéties, des expéditions dans des régions inconnues (Tibesti…), l'attente de caravanes devant lui permettre de poursuivre son cheminement, en juin 1870 il parvient à la ville de Kouka, au Bornou, où il remet les présents de Guillaume au sultan. Après l'exploration des régions voisines (kordofan, lac Tchad…) il entreprend en 1873 le voyage de retour. Il rejoint la vallée du Nil. En août 1874 il arrive à Khartoum. Bientôt il parvient au Caire. De retour en Allemagne il connaît la célébrité.

Le régime impérial, reconnaissant de ses services le nomme en 1882 consul général d'allemagne à Tunis. Puis en 1884, Haut commissaire d'empire, après avoir négocié un accord avec la Grande-Bretagne (abandon des prétentions allemandes sur le Nigéria), il établit le protectorat sur le Cameroum et le Togo, prélude à la constitution d'un empire colonial allemand en Afrique.

Nachtigal séjourne quelques mois à Douala. Sa mission dans l'ouest africain accomplie il entreprend son voyage de retour en Europe. Malgré une santé délicate, Nachtigal avait pu mener à bien toutes les missions, grandement périlleuses pour certaines, que le gouvernement du chancelier Bismarck lui avait confiées. Mais lors d'un voyage pourtant moins aventureux que les précédents, il meurt en mer, au large du cap Palmas, à bord du navire qui le ramène vers sa patrie, le 19 avril 1885. Il est enseveli à terre, au Liberia. En 1887, ses restes son transférés à Douala, au Cameroun.

Gustav Nartigal échangera une longue correspondance avec son oncle Dietrich, et sa tante, témoignant de sa gratitude à l'égard de ces derniers, rapportant son long rétablissement une fois en Afrique, et des éléments parmi les plus significatifs de sa biographie. Nachtigal écrira beaucoup ; et pas seulement des lettres à son oncle. Il écrira sur son ascension professionnelle. Il portera sur le papier des considérations, des descriptions relatives aux vestiges antiques, aux cités, aux paysages qu'il découvrira, à l'administration française de l'Afrique du Nord. Il écrira sur le mode de vie des populations indigènes, aussi, évidemment, sur le climat, sur ses voyages d'exploration.

Gustav Nachtigal fut le premier Européen à l'occasion des périples qu'il accomplit au cours des années évoquées plus haut, à visiter certaines contrées du centre et de l'est africains. Il relata ses expériences de voyages, ses recherches dans des correspondances et ensuite, notamment, dans les trois tomes de « Sahara und Sudan » (Berlin, 1879-1889), son ouvrage le plus important à de nombreux égards, décrivant ce que Jules Gourdault qualifie d'« odyssée de cinq années pleines (1869-1873) ». À Berlin il devint président de la « Deutschen Gesellshaft zu Erforschung Afrikas » (Société allemande d'étude de l'Afrique), et de la « Gesellshaft für Erdkunde » (Société de géographie). Il fut distingué pour ses expéditions par la Société de Géographie de Paris, qui, en 1876, lui décerna l'un de ses sept grands prix, celui de la Grande médaille d'or des explorations et voyages de découverte. Nachtigal était devenu l'un des meilleurs connaisseurs de l'Afrique. Ses travaux sont encore de nos jours exploités par certains ethnologues et philologues.

 

BIBLIOGRAPHIE :

Quelques titres : Sahara et Soudan (3 volumes ; 1879-1889)…


Portrait du docteur Gustav Nachtigal. Reproduction d'un frontispice de l'édition Hachette, de 1881, du tome 1 de : Sahara et Soudan.

Portrait du docteur Gustav Nachtigal.
Reproduction d'un frontispice de l'édition Hachette, de 1881, du tome 1 de :
« Sahara et Soudan ».



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