ÉLÉMENTS BIOGRAPHIQUES ET BIBLIOGRAPHIQUES

Copyright © Patrick Émile Carraud, 2003 

Gérard de NERVAL


BIOGRAPHIE :

(1808 - 1855)
Né à Paris le 22 mai 1808. Mort à Paris le 26 janvier 1855.
(Gérard de Nerval est un pseudonyme de Gérard LABRUNIE.)
Traducteur. Nouvelliste. Poète. Journaliste.

Le père de Gérard de Nerval fut chirurgien aux Armées. Sa mère était fille d'un commerçant parisien. Elle mourut jeune encore, en Silésie (région de l'actuelle Pologne), où elle avait accompagné son époux, en 1810.

Gérard de Nerval est élevé par un grand-oncle, dans le Valois, à Mortefontaine, où il commence sa scolarité. Il vivra ensuite à Paris où il suivra, en tant qu'externe, les cours du lycée Charlemagne ; il y rencontrera Théophile Gauthier avec qui il se liera.

Il a dix-huit ans lorsque sont publiés ses premiers vers, à connotations patriotiques (Élégies nationales). Un peu plus tard (un an environ) il publie une traduction, bien accueillie, du Faust de Gœthe. Par la suite il donnera d'autres traductions, de Bürger, Heine, Hoffmann, Schiller…

On le présente à Victor Hugo ; et il participe en 1830 à la « bataille d'Hernani ».

Aux côtés de Pétrus Borel, Jehan Duseigneur, Célestin Nanteuil il fonde le Petit Cénacle, préfiguration du mouvement Jeune France.

Républicain militant, sa participation à différentes manifestations estudiantines lui vaut, en 1832, d'effectuer un séjour en prison. Cette même année 1832, étudiant en médecine, il participe à la lutte contre l'épidémie de choléra qui sévit alors.

L'héritage qui lui revient à la suite du décès d'un grand-père lui permet d'effectuer pendant l'année 1834 un voyage en Italie.

En 1836 il s'éprend d'une jeune actrice, Jenny Colon ; et investit le reste de son héritage dans Le Monde dramatique. L'amour qu'il porte à cette belle cantatrice n'est guère payé de retour, mais cette femme, qui épouse quelqu'un d'autre (un musicien) en 1838, demeurera le grand amour de sa vie. Jenny Colon sera souvent présente dans son œuvre et lui inspirera, exaltée, mythifiée, maintes figures de femmes. Jenny Colon mourra précocement en 1842 (âgée de trente-quatre ans).

L'investissement dans Le Monde dramatique ne se montre guère productif, Nerval sort ruiné de cette aventure.

Il traverse alors une époque de « Bohême galante », et vit (impasse du Doyenné) avec Th. Gautier, A. Houssaye, A. Karr, É. Ourliac. Il écrit pour divers journaux ou revues, ce qui lui procure quelques revenus. Il collabore avec Alexandre Dumas (père). Avec ce dernier il effectue un premier voyage en Allemagne.

Quelque mission officielle lui ayant été confiée sur quelque recommandation, il vit quelques mois en Autriche, à Vienne (fin 1839, début 1840) où il rencontre Franz Liszt, et Marie Pleyel ; qu'il rencontrera encore quelques mois plus tard, ainsi que Jenny Colon, à Bruxelles, où est représenté Piquillo, dont il est l'auteur.

Déjà Gérard de Nerval avait été parfois victime d'hallucinations. En février 1841 sa vie prend un tour nouveau : il est affecté d'une première crise de folie, nécessitant huit mois d'hospitalisation. Cette expérience, l'irruption prégnante du rêve dans la réalité, marquera profondément son œuvre, et lui donnera une dimension toute particulière, en fera son originalité. Il se rétablit.

Quelques mois après la mort de Jenny Colon, il entreprend, fin 1842, un voyage en Orient (Égypte, Grèce, Liban, Syrie, Turquie [Constantinople] — l'« Orient » d'alors, le Proche-Orient d'aujourd'hui) qu'il achève en 1843. Il tirera de ce voyage un récit, qu'il publiera en 1851 (Voyage en Orient).

De retour en France il reprend son activité littéraire (il écrit de nombreux ouvrages en collaboration, drames ou livrets d'opéra), et il voyage encore, en Europe (Belgique, Hollande, Angleterre [Londres], Allemagne). Il poursuit son activité journalistique.

Mais à partir de 1851 sa santé mentale se détériore irrémédiablement. Son état impose en effet de nouveaux séjours en établissement de santé. D'abord chez le docteur Esprit Blanche, puis chez le fils de celui-ci, le docteur Émile Blanche, à Passy.

Entre ses périodes d'hospitalisation Nerval accomplit de nouveaux voyages, notamment en Allemagne. Souvent aussi retourne-t-il au pays de son enfance, à proximité de Paris, en Valois, où il aime flâner. Et il écrit, pendant ses séjours en établissement de santé, pendant les périodes où il peut retrouver sa liberté.

Il rédige Aurélia, son œuvre majeure, « testamentaire », peut-être dès 1854, durant un voyage en Allemagne, durant ses séjours à Passy dans l'établissement du Dr Émile Blanche, qui l'y incite, entre le 27 août et le 27 novembre 1853, puis entre le 6 août et le 19 octobre 1854.

Il faut obtenir l'appui de la Société des gens de lettres de France, pour que l'on consente à le laisser sortir de l'établissement de soin où il est enfermé. Sans ressources, il se trouve dans une situation très embarrassante, bientôt dramatique. Il a conscience, en cette fin janvier 1855, d'avoir, en matière littéraire, donné le meilleur de lui-même, de ne plus pouvoir être en mesure de rien produire, peut-être même.

Le 26 janvier 1855, au matin, on le trouve mort, pendu à une grille de la rue Vieille-Lanterne. 1

 

BIBLIOGRAPHIE :

Quelques titres : Faust (traduction — 1828), Contes et facéties (comportant La Main enchantée ou La Main de gloire — 1832), Voyage en Orient (1851), Odelettes (1852), Les Illuminés (1852), Petits châteaux de Bohême (1853), Les Filles du feu (1854), Les Chimères (1854), La Bohême galante (1855), Aurélia (1855)…


• 1 —

Annonçant manifestement son suicide, il laisse une courte lettre à sa tante qui l'hébergeait : « Ne m'attends pas ce soir, car la nuit sera noire et blanche. »



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