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(1843 - 1918)
Né à Matignon (Côtes d'Armor ; alors Côtes du Nord) le 6 février 1843. Mort à Paris le 23 avril 1918.
Folkloriste éminent. Essayiste. Poète. Dramaturge. Peintre. Publiciste.
Paul Sébillot est issu d'une famille de médecins, du côté paternel (père, grand-père, arrière grand-père), et d'une famille comptant dans ses rangs ecclésiastiques et ingénieurs du côté maternel.
Après un parcours brillant au collège de Dinan, Paul Sébillot effectua des études de droit à Rennes d'abord, puis, à partir de 1863, à Paris. Il fréquenta ensuite les cours de l'artiste peintre Feyen-Perrin ; ce fut pour lui le commencement d'une honorable carrière de peintre (les sujets de ses tableaux sont principalement inspirés de thèmes armoricains parmi les plus caractéristiques : paysages côtiers, paysages de la Bretagne intérieure… Quelques titres de ses tableaux : Rochers à Marée basse, Les Herbiers de Saint-Cast à Marée basse, Arbres d'Hiver dans la Vallée de Pont-Aven, Le Dernier Rayon de Soleil sur la Mer…), de graveur, de critque d'art (il écrivit dans les pages de L'Art Français, Le Bien Public, La Réforme…), qui dura de 1870 à 1883.
Paul Sébillot délaissa ensuite la peinture et s'investit dans l'étude des traditions populaires, du folklore, dont on prenait alors, avec le développement de l'industrialisation, l'exode rural, pleinement conscience de la fragilité.
En 1875 F.-M. Luzel traduisit un opuscule rédigé par P. Sébillot et intitulé La République, c'est la Tranquilité. De là naîtra entre les deux hommes une relation enrichissante et une saine émulation. Ils s'attacheront tous deux à sauvegarder le fond traditionnel breton, celui de la Bretagne bretonnante, celui de la Bretagne gallo.
En 1877 P. Sébillot fonda une société savante La Pomme qui se consacra à l'étude des cultures populaires de Bretagne et de Normandie (cette association publia bientôt, dès 1889, un bulletin mensuel).
En 1889 P. Sébillot entama une carrière de grand serviteur de l'état : il fut nommé en effet Chef de Cabinet au Ministère des Travaux publics. Il poursuivit, en occupant bientôt un poste de Directeur du Personnel, cette carrière jusqu'en 1892.
Paul Sébillot avait dès son jeune âge, dès 1860, recueilli par écrit certains récits populaires. Puis, ensuite, à l'occasion de ses pérégrinations dans la Bretagne profonde, notamment alors qu'il exerçait ses travaux de peinture, il réitéra ces prises de notes, allant jusqu'à solliciter des récits traditionnels de la part des pêcheurs, des agriculteurs. Et en 1881 il participait, avec Ch. Leclerc, à la fondation de la collection littéraire intitulée Littératures populaires de toutes les Nations (Maisonneuve). Dans cette collection il publira La Littérature orale de la Haute-Bretagne.
En 1882 Sébillot participe avec Loys-Brueyre et Rolland à la fondation du Dîner de ma Mère l'Oye (cf. biographie de Charles Perrault) : l'une des toutes premières tentatives de fédération des énergies de ceux qui s'intéressaient à l'essor des études des traditions populaires. C'est lors de l'un de ces dîners de la Mère l'Oye que fut décidé la fondation de la Société des Traditions populaires dont Paul Sébillot fut le Secrétaire général (1886) et dont il dirigea la publication de la revue.
En 1884 (le 2 août) un mémorable Dîner celtique réunit à Tréguier Renan, Luzel et Sébillot trois des principaux intellectuels œuvrant à l'étude méthodique, scientifique des traditions populaires, de la culture orale.
À Paris, en 1889, P. Sébillot fut le premier Secrétaire général du Congrès des Traditions populaires, mais dont il ne participera qu'à la session inaugurale (il fut en effet victime de graves problèmes visuels — comme quelques autres auteurs, et grands lecteurs de surcroît, ne sachant réfréner leur ardeur au travail ; cf., entre autres biographies, celle d'Augustin Thierry).
Paul Sébillot fut membre d'un grand nombre de sociétés savantes françaises ou étrangères. Il fut également un grand collectionneur d'illustrations traitant de sujets folkloriques, de meubles populaires anciens.
Il est le précurseur de folkloristes qui nous sont plus comtemporains et plus connus, tels Arnold van Gennep (1873-1957) et Claude Seignolle (1917-…).
Quelques titres : Littérature orale de la Haute-Bretagne (1881) ; Contes populaires de la Haute-Bretagne ; Contes des Paysans et des Pêcheurs (1881) ; Contes des Marins ; Traditions et Superstitions de la Haute-Bretagne (1882) ; Coutumes populaires de la Haute-Bretagne (1885) ; Contes de Terre et de Mer, Légendes de la Haute-Bretagne ; Le Blason populaire de la France ; Contes des Provinces de France ; Gargantua dans les Traditions populaires ; Bibliographie des Traditions populaires des Francs d'outre-Mer ; Questionnaire des Croyances, Légendes et Superstitions de la Mer ; Légendes, Croyances et Superstitions de la Mer (1886, … ; plusieurs volumes) ; Les Travaux publics et les Mines dans les Traditions et les Superstitions de tous les Pays ; Le Folklore de France (1904-1906 ; monumental ouvrage trop méconnu, mais heureusement réédité, voici une vingtaine d'année, en 8 volumes, par les éditions Imago)…
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