ÉLÉMENTS BIOGRAPHIQUES ET BIBLIOGRAPHIQUES

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THIERRY Amédée

THIERRY Jacques Nicolas Augustin


BIOGRAPHIE :

Amédée Thierry (naissance le 02 août 1797 - décès le 27 mars 1873). Fonctionnaire (il fut préfet). Essayiste (historien). Membre de l'Institut.

Jacques Nicolas Augustin Thierry (naissance à Blois en 1795 - décès à Paris en 1856). Historien. Essayiste. Bibliothécaire du Palais Royal.


Amédée Thierry fut l'un des principaux historiens du mouvement intellectuel celtomane ayant contribué à remettre à l'honneur dans le cours du XIXe siècle « nos ancêtres les Gaulois ».

Digne successeur du comte de Caylus (qui, au même titre qu'aux Égyptiens, Grecs, Étrusques, Romains, consacra une étude aux Celtes — Gaulois — dans son ouvrage intitulé Recueil d'Antiquités), Amédée Thierry connut, dans une certaine mesure, un succès comparable à celui que connut le vicomte Théodore Hersart de La Villemarqué avec le Barzaz Breiz, mais un succès non entaché de polémique, avec sa célèbre Histoire des Gaulois depuis les Temps les plus reculés. La vision du monde celtique que développe Amédée Thierry dans cet ouvrage (maintes fois réédité entre 1828 et 1877) s'imposera jusque dans l'enseignement des écoles.

Les Antiquités gauloises ne furent appelées à un nouveau dévellopement qu'avec la publication par Camille Jullian (1859-1933) de Histoire de la Gaule au commencement du XXe siècle.


Nous vous proposons ci-dessous une notice consacrée à Augustin Thierry,
extraite de l'édition de 1875 de l'épais ouvrage de Louis Grégoire intitulé
Dictionnaire encyclopédique d'Histoire, de Biographie,
de Mythologie et de Géographie
.


« Thierry (JACQUES-NICOLAS-AUGUSTIN), historien, né à Blois, 1795-1856, fils d'un père qui est mort bibliothécaire de la ville, fit de brillantes études au collège de Blois, sentit s'éveiller son goût pour l'histoire par la lecture des Martyrs de Chateaubriand, entra à l'École normale en 1811, fut régent de cinquième au collège de Compiègne, puis quitta l'Université pour la carrière littéraire. Secrétaire et fils adoptif de Saint-Simon, il l'aida dans ses travaux de 1814 à 1817. Ils se séparèrent à cause de la divergence de leurs opinions ; A. Thierry écrivit alors dans le Censeur européen, 1817-20, et, dans une intention de polémique libérale, composa un récit des Révolutions de l'Angleterre, s'occupa de la formation des communes ; puis, étudia la constitution de l'ancienne monarchie, et écrivit dans le Courrier français, 1820, les dix premières Lettres sur l'histoire de France. Il se renferma dès lors dans la science pure, et pendant cinq ans travailla à son Histoire de la conquête de l'Angleterre par les Normands, qui parut en 1825 et eut le plus grand succès. Un an plus tard il était aveugle, martyr de son dévouement pour la science. Dès lors il était proclamé l'un des maîtres de l'école moderne historique. Il ajouta quinze lettres nouvelles à ses Lettres sur l'histoire de France, et s'occupa surtout de la formation de la nation et de la révolution communale, étudiant toujours avec son ami Fauriel les monuments de notre vieille histoire, et aidé par des secrétaires intelligents, comme Armand Carrel. Il entra à l'Académie des inscriptions en 1830, salua avec joie le triomphe de la bourgeoisie sous Louis-Philippe, passa quatre années auprès de son frère, Amédée, préfet de la Haute-Saône, se maria avec MIle de Querangal, puis écrivit à Luxeuil les Récits des temps mérovingiens, précédés de Considérations sur l'histoire de France. Le duc d'Orléans le nomma bibliothécaire du Palais-Royal, 1835, et l'Académie française lui décerna le prix Gobert, qu'il conserva pendant quinze ans, 1841-1856. M. Guizot, ministre de l'instruction publique, l'avait chargé de publier, dans la collection des documents inédits sur l'histoire de France, les Monuments de l'histoire du tiers état. Malgré des souffrances toujours croissantes, avec l'aide de collaborateurs dévoués, il se livra à ce travail avec ardeur, et fit paraître deux volumes de pièces, avec une introduction reproduite en 1853 sous le titre d'Essai sur l'histoire de la formation du tiers état. Dans ses ouvrages, remarquables et populaires, il a posé et développé avec talent, mais parfois avec quelque exagération, la grande question des races ; il a revendiqué les droits des nationalités opprimées ; il a démêlé avec sagacité l'origine et la marche de la révolution communale et des progrès de la bourgeoisie. Par son style animé il a surtout donné la vie aux récits des vieux âges. Il a renouvelé la science historique. Ses Œuvres complètes ont été recueillies deux fois par lui-même, 1846-47, 8 vol. in-18 ; et 1856, 10 vol. in-18. — Sa femme, Julie DE QUERANGAL, d'une ancienne famille de Bretagne, fille d'un contre-amiral, l'épousa à Luxeuil en 1831, s'associa avec un dévouement intelligent aux travaux de son mari, et écrivit elle-même avec talent : Scènes de mœurs et de caractères au XIXe siècle et au XVIIIe, 1835, in-8° ; Adélaïde, mémoires d'une jeune fille, 1839, in-8°. »

 


BIBLIOGRAPHIE :

Quelques titres :
Amédée Thierry : Histoire des Gaulois depuis les Temps les plus reculés (1828 ; réédité une dizaine de fois jusqu'en 1877), Histoire d'Attila et de ses Successeurs jusqu'à l'Établissement des Hongrois en Europe (1856)…
Jacques Nicolas Augustin Thierry : Histoire de la Conquête de l'Angleterre par les Normands (1825), Récits des Temps mérovingiens (1840), Essai sur l'Histoire de la Formation du Tiers État (1853)…



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