JOHANN WOLFGANG VON GŒTHE


ERLKÖNIG
 
Extrait de : « Marienbader Elegie »


Wer reitet so spät durch Nacht und Wind ?
Es ist der Vater mit seinem Kind ;
Er hat den Knaben wohl in dem Arm,
Er faßt ihn sicher, er hält ihn warm.

Mein Sohn, was birgst du so bang dein Gesicht ? —
Siehst, Vater, du den Erlkönig nicht ?
Den Erlenkönig mit Kron' und Schweif ? —
Mein Sohn, es ist ein Nebelstreif.

» Du liebes Kind, komm, geh mit mir !
Gar schöne Spiele spiel' ich mit dir ;
Manch' bunte Blumen sind an dem Strand,
Meine Mutter hat manch gülden Gewand. «

Mein Vater, mein Vater, und hörest du nicht,
Was Erlenkönig mir leise verspricht ? —
Sei ruhig, bleibe ruhig mein Kind ;
In dürren Blättern säuselt der Wind.

» Willst, feiner Knabe du mit mir gehn ?
Meine Töchter sollen dich warten schön ;
Meine Töchter führen den nächtlichen Reihn,
Und weigen und tanzen und singen dich ein. «

Mein Vater, mein Vater und siehst du nicht dort
Erlkönigs Töchter am düstern Ort ? —
Mein Sohn, mein Sohn, ich seh es genau :
Es scheinen die alten Weiden so grau.

» Ich liebe dich, mich reizt deine schöne Gestalt ;
Und bist du nicht willig, so brauch' ich Gewalt. «
Mein Vater, mein Vater, jetzt faßt er mich an !
Erlkönig hat mir ein Leids getan ! —

Dem Vater grauset's, er reitet geschwind,
Er hält in Armen das ächzende Kind,
Erreicht den Hof mit Müh und Not ;
In seinen Armen das Kind war tot.


Traduction-adaptation par Patrick Émile Carraud
— Copyright © Patrick Émile Carraud, 2002 —


LE ROI DES AULNES


Qui chevauche si tard, dans la nuit et le vent ?
C'est le père, c'est le père avec son enfant ;
Et le garçonnet, dans ses bras il le tient bien.
En sécurité, bien au chaud il le maintient.

Mon fils, pourquoi, sur ta face, tant de frayeur ? —
Mon père, ne le vois-tu pas, le Roi des Aulnes ?
Le Roi des Aulnes, sa couronne, son manteau ? —
Mon fils, je ne vois qu'une écharpe de brouillard.

« Toi, mon cher enfant, viens donc, et pars avec moi !
Qu'à de bien beaux jeux je vais jouer avec toi ;
Que de belles fleurs, belles couleurs, sur ma terre,
Et que de beaux habits dorés porte ma mère. »

Mon père, mon père, ne l'entends-tu donc pas,
Ce que le Roi des Aulnes me promet tout bas ? —
Retrouve et garde-le, ton calme, mon enfant :
Seul, par les feuilles mortes, murmure le vent.

« Veux-tu, bel enfant, veux-tu venir avec moi ?
Mes filles, elles prendront très grand soin de toi ;
Mes filles, dans la ronde nocturne, avec joie
Te berceront, danseront, chanteront pour toi.

Mon père, mon père, ne vois-tu pas là-bas
Dans ce lieu obscur, les filles du Roi des Aulnes ? —
Mon fils, mon fils, je le vois bien ce sombre endroit :
Où luisent, tout gris dans la brume, les vieux saules.

« Je t'aime, joli garçon je te convoite, et,
Sans plus de docilité, je te contraindrais. »
Mon père, mon père, maintenant il me prend !
Le Roi des Aulnes me fait mal, il me fait mal ! —

Le père frémit d'horreur, en hâte il chevauche,
Il serre bien dans ses bras l'enfant gémissant,
Et, à grand-peine, enfin parvient-il au logis ;
Mais au creux de ses bras, déjà l'enfant est mort.


— Copyright © Patrick Émile Carraud, 2002 —


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