DUMAS, Alexandre (père). Anentures de Lydéric – Premier comte de Flandres. Préface et postfaces de Patrick Émile Carraud. Fondettes : Carraud-Baudry, 2002. 180 p.
- AVENTURES DE LYDERIC – PREMIER COMTE DE FLANDRE — (+++)
Cet ouvrage fut publié également avec des sous-titres différents de celui que nous avons retenu pour notre édition : notamment celui de « Comte de Flandre », ou, encore, celui de « Grand Forestier de Flandre ».
Nous vous proposons de lire ci-dessous reprenant en substance la quasi intégralité de la préface que avons avons rédigé afin de présenter brièvement ce court roman, ce conte, ce petit ouvrage (vous retrouverez cette préface dans les page de l'ouvrage au format PDF, mais pas dans le fichier au format HTML qui ne comprend que le texte d'Alexandre Dumas) :
« Les Aventures de Lyderic sont inspirées d’une vieille légende courant depuis fort longtemps dans le Nord de la France ; où elle est avérée depuis le XVIe siècle. Traduite du bas-allemand elle connut un essor tel que ses personnages principaux, Lyderic, figure du héros civilisateur, fondateur de villes, et Phinaert, furent les modèles des grands mannequins d’osier défilant en procession tous les ans dans les rues de la métropole lilloise.
« Mais Alexandre Dumas ne se contente pas ici de simplement rapporter, d’adapter la légende de Lyderic. Il la modifie considérablement, il lui donne l’épaisseur et la consistance qui peut-être à ses yeux lui manquaient, en y greffant des éléments constitutifs des « Aventure von den Nibelungen », la vieille légende nordique issue des sagas, de la tradition germanique.
« Ainsi, tous ces personnages que le lecteur n'oubliera vraisemblablement pas avant longtemps (Chrimhilde, Gunther, Brunehilde et, bien sûr, Hagen), l’essentiel des Aventures de Lyderic et tout, ou presque, de ce que le lecteur s’en remémorera (par exemple, le nom de l’épée du héros : Balmung — comme se nomme celle du Siegfried germanique) auront-ils été extraits en fait, de la substance de la légende des Niebelungen. »
Cette légende des Nibelungen, la première partie de la postface de l'ouvrage permettra au lecteur qui ne la connaîtrait pas, d'en lire un résumé ; voici l'entrée en matière de cette première postface (p. 117, 118) :
« De vieux manuscrits, reliés, rédigés au début du XIIIe siècle, sont découverts, par Jacob Hermann Obereit, en 1755, dans la bibliothèque du château de Hohenems.
« Parmi les textes contenus dans ces manuscrits très anciens se trouvait un poème assez long intitulé Aventure von den Nibelungen.
« Ce long poème épique, dont le rédacteur était manifestement chrétien, se fait l’écho de traditions et de légendes païennes. Il nous conte des événements aux marges de l’histoire, des événements légendaires qui nous permettent d’éclairer l’histoire d’un jour nouveau, et que
l’histoire permet de mieux comprendre. Car le récit nous montre les Burgondes, avec à leur tête le roi Gunther (le Gundahar historique), à Worms, dans leur capitale. Il nous les montre également combattant contre les Huns d’Etzel (l’Attila historique).
« Afin de vous donner une idée, bien pâle, du Chant des Nibelungen, voici, avant que vous n’en lisiez, plus loin dans ces pages, le résumé, un poème de notre composition l’évoquant brièvement. Es war einmal…
« Il était une fois, un peuple, aux puissants rois,
« Un peuple guerrier aux grands et fameux exploits,
« Aux dames très vertueuses, et fort aimables,
« Farouches, capables de haine impitoyable.
« Apprenez l’histoire de ce peuple très grand,
« Connaissez la belle et la fière Brunehild,
« Connaissez-les, Gunther, et Hagen, et Siegfried !
« Et ce qu’elle fut, la vengeance de Kriemhild !
« Et alors, sachez-le, comment,
« Tous, ils périrent à la fin,
« Tous les héros de Burgondie ! »
Mais, en ce qui concerne cette histoire, une autre source principale, éminente, est à mentionner : il s'agit de la Saga des Völsungär (ou Völsunga Saga). Voici comment nous présentons la Saga des Völsungär dans l'entrée en matière de la deuxième partie de la postface de l'ouvrage (p. 147, 148) :
« Certains des éléments de la Völsunga Saga, et non des
moindres, se retrouvent dans le Reginsmal, dans le Codex Regius, dans les textes eddiques (Edda), chez Saxo Grammaticus. D’autres éléments sont issus de sources maintenant perdues.
« La Völsunga Saga reprend des mythes fort antérieurs, et non seulement relativement caractéristiques du monde germano-scandinave, mais aussi de toute l’ère centre-européenne.
« Tous les textes mentionnés plus haut nous content une mésaventure divine ayant des retentissements considérables sur les vies de nombreux héros humains.
« Le thème initial, qui sous-tend tout le récit, est aussi celui qui forme l’essentiel de la charpente des « Aventures de Lyderic », de celle des « Aventure von den Nibelungen », et de celle de la célèbre tétralogie wagnérienne : un trésor fabuleux, conquis sur un dragon, et, attaché à ce trésor, extorqué à son légitime propriétaire, une malédiction qui s’abat sur les infortunés grands et valeureux personnages qui entrent en sa possession.
« La Völsunga Saga fut élaborée au cours du XIIIe siècle. Sa rédaction, sous la forme que nous lui connaissons aujourd’hui, daterait des environs de l’an 1400.
« Cette saga nous conte l’histoire de Völsung. Cette saga nous conte l’épopée des Völsungär, nous conte l’épopée d’une noble famille, dont les membres sont les descendants de ce Völsung, qui fut roi des Huns ! »
Les illustrations de ce paragraphe sont constituées
de reproductions de gravures (d'un artiste non identifié) extraites de :
DUMAS, Alexandre. Aventures de Lyderic - Premier Comte de Flandre. Poitiers : S.F.I.L., sans date.
Ces gravures figurent respectivement aux pages 51, 69 et 87 de cet ouvrage.